La couverture sociale relative à la dépression post-partum
Dans cet article très complet, notre partenaire Théorème nous apporte un éclairage sur le sujet.
Vous n’avez pas le moral et n’arrivez pas à trouver un équilibre pro/perso. Vous ressentez être en dépression post-partum (DPP) mais vous ne savez pas à qui en parler et quels sont vos droits. Pas de panique, plusieurs garanties légales vous protègent.
Tout d’abord qu’est-ce qu’une dépression post-partum ?
C’est avant tout une dépression, autrement dit une maladie psychique les plus fréquentes.
La DPP est à distinguer du baby-blues, en effet, le baby-blues se manifeste généralement dans les jours qui suivent la naissance. Il peut souvent être dû à la modification des taux d’hormones suite à l’accouchement. Si les symptômes du baby-blues se poursuivent au-delà de la première semaine, s’ils s’accroissent et s’installent dans la durée, il s’agit d’une dépression post-partum. Cette dernière peut survenir jusqu’à 3 ans après la naissance.
10 à 15 % des mères présentent des symptômes dépressifs post-accouchement, qu’elles aient ou non des antécédents psychiques. Un cap difficile à franchir qui exige la vigilance des praticiens et nécessite un accompagnement adapté.
QUE PRÉVOIT LE SYSTEME DE SANTE ?
Le système de soins connaît ce mal et gère le suivi post-natal, jusqu’aux cas de dépression sévère.
Le diagnostic et ses premiers traitements de la dépression post-partum seront pris en charge par le système de santé Français.
- Les médicaments et traitements sont remboursés sur prescription d’un médecin, par la Sécurité sociale et par la « mutuelle » / le régime Frais de santé de l’entreprise.
- Remboursements des consultations pour traiter la dépression sur votre compte Ameli.
De même que la Sécurité sociale, les régimes Frais de santé complémentaires (obligatoires dans les entreprises depuis 2016) prennent en charge les consultations de spécialistes en psychiatrie mais ce n’est pas le cas pour les consultations de psychologue. Pour celles-ci, il faut vérifier si un forfait spécifique existe dans les garanties « mutuelles ».
D’autant plus qu’il est possible que la DPP puisse connaître une évolution chronique et ses complications peuvent être sérieuses. En effet, le risque de rechute après un épisode dépressif est possible. Dans 50% à 80% des cas, il peut survenir dans les cinq années après un premier épisode. Il est donc fréquent que les personnes atteintes fassent appel à un psychologue.
LA DÉPRESSION RÉSISTANTE, UNE ENTITÉ CLINIQUE MAL CONNUE
Si la prise en charge des épisodes dépressifs est aujourd’hui bien codifiée avec une efficacité clairement démontrée des antidépresseurs et psychothérapies, on estime cependant que ces traitements ne sont pas efficaces dans un tiers des cas. Elle concernerait 15 à 30% des épisodes dépressifs majeurs, augmentant de facto la durée de la maladie.
Après votre congé de maternité, vous bénéficiez d’un examen par le médecin du travail. Votre employeur doit être à l’initiative de cette visite, au plus tard dans les 8 jours qui suivent votre retour, pendant les heures de travail. Si elle ne peut se dérouler pendant les heures de travail (en cas de travail de nuit par exemple), le temps nécessaire aux examens médicaux est rémunéré comme du temps de travail effectif.
QUE PRÉVOIT LE RÉGIME DE LA PRÉVOYANCE ?
Si la maladie s’installe profondément, des arrêts de travail (incapacité temporaire) vont être prescrits, pouvant amener à l’invalidité. Tout cela est pris en charge par l’assurance maladie et souvent par le régime de prévoyance de l’entreprise. Vous serez pris en charge pour toute la durée de l’arrêt maladie, et jusqu’à la mise à la retraite pour les formes les plus longues.
La Sécurité sociale indemnise 50% de la rémunération (plafonné toutefois), et le régime d’Entreprise peut maintenir le salaire à hauteur des dispositions convenues dans le contrat d’assurance.
Certains secteurs d’activités (les « branches » ou conventions collectives) imposent d’ailleurs à l’employeur un certain niveau de couverture de en cas d’arrêt maladie : incapacité temporaire, ou bien invalidité permanente (qui survient après 1 095 jours d’arrêt de travail ou consolidation de l’état de santé) ou les deux.
De nombreuses conventions collectives imposent la mise en place de garanties arrêts de travail à l’employeur, et plus encore ce sont les entreprises qui couvrent leur salarié en période d’arrêt de travail (une obligation de couverture des cadres existe par ailleurs et augmente cette probabilité).
Mais nous constatons encore le cas de salariés non cadres sans couverture arrêt de travail. Il faut alors être vigilant, se renseigner et éventuellement se couvrir à titre individuel, car l’indemnisation de la Sécurité sociale s’avère assez modeste (50% du salaire au maximum).
QUELS SERVICES EXISTENT POUR LA REPRISE DU TRAVAIL SUITE À UNE DPP ?
Assureurs
Les assureurs ont des outils pour diagnostiquer les salariés en arrêts de travail dont la typologie est susceptible de permettre la reprise d’une activité plus rapidement avec un accompagnement.
L’objectif est la reprise d’activité pérenne de la salariée. Les pathologies psychologiques ou traumatiques sont prises en charge (dont des cas de DPP) et l’accompagnement prévoit une équipe d’experts pluridisciplinaires. Ici, la prise en charge par des psychologues est également prévue.
Assistance des managers
L’assistance des managers dans le cadre de la reprise d’activité d’une collaboratrice ayant été absente un long moment.
Déjà en rémission d’un état dépressif, la salariée en congé maternité puis en arrêt de travail peut avoir beaucoup de mal à revenir au travail (regard des autres, perte de repères). Parfois le retour ne sera que bref avant une rechute. Les organismes assureurs peuvent proposer des services aux entreprises via la formation des managers pour maximiser les chances de succès du retour du salarié à une activité complète, par exemple, l’entretien de retour à l’emploi et l’écoute active, en adaptant la charge d’activité ou bien son organisation du travail (durée de travail, plage horaire).
VOS DROITS EN FONCTION DE VOTRE STATUT PROFESSIONNEL
Vous êtes salarié ?
Vous avez droit à tout ce qui a été cité ci-dessus. En plus, la garantie assistance, souvent annexée au contrat Frais de santé, peut également permettre aux salariées confrontées à une dépression post-partum de bénéficier d’une aide, a minima des services d’informations, et parfois jusqu’à des indemnisations pour des dépenses (ex : accès à des psychologues).
Vous êtes indépendant / TNS ?
Les travailleurs et dirigeants non-salariés bénéficient désormais d’une protection équivalente à celle des salariés en matière de maladie-maternité, d’allocations familiales, d’invalidité-décès et de retraite, sous condition d’une durée d’affiliation suffisante. Il convient d’améliorer son taux de prise en charge lié aux préjudices financiers d’une dépression post-partum via la souscription d’assurance complémentaire individuelle et facultative Frais de santé/Arrêt de travail : incapacité temporaire-invalidité.
Vous êtes au chômage ou sans emploi ?
Une personne au chômage ou sans emploi ne pourra donc pas bénéficier uniquement du système de l’assurance maladie, et devra donc se méfier ou se couvrir individuellement pour des assurances Frais de santé pour réduire son reste à charge concernant les soins liés à cette pathologie. Elle aura malheureusement d’autant plus de mal à trouver un emploi / une indemnisation autre que l’indemnité pôle emploi tant que la maladie ne sera pas terminée.
Article rédigé par notre partenaire Théorème